ExempleLettre De Motivation Mère Au Foyer Aucune Experience Professionnelle Inspiration Lettre De Motivation Exemple Gratuit Lettre Motivation À chaque instant que possible, vous Recruteurs trouvez 13 CV mere foyer dans la cvthèque logistique et transport Jobtransport. Accès CVthèque à partir de 385 € ! Recrutement mere foyer. Jai vu trop de connaissances, mère au foyer, séparées du père de leurs enfants après une dizaine d’années: on repart une main devant, une main derrière, un CV blanc comme neige, aucune expérience du monde de l’emploi, sans parler du risque de perde la garde de ses enfants car pas moyen d’assumer leurs besoins LettreDe Motivation Pour Stage Exemple 15 Exemple Lettre from exemple lettre de motivation mère au foyer aucune experience professionnelle Exemple de CV Créez votre propre personnalisé: candidature, compétence cv, cv gratuit, demande, exemple de cv, exemple motivation,fryers,lettre, memo, modele cv etudiant, motivation assistant. Beaucoupde femmes au foyer croient à tort qu'ils ne possèdent aucune expérience de travail parce que leur travail a été centré dans la maison. D'une certaine manière, nous croyons que la D'une certaine manière, nous croyons que la Quelest le travail de la mère au foyer? Si vous êtes une mère au foyer, sachez que c’est le travail le plus dur que l’on puisse imaginer. S’occuper de la maison, des enfants et du papa demandent les 24 h sur 24 et les 7 jours sur 7. Une mère au foyer ne demande ni congé, ni salaire. Elle fait ce travail avec beaucoup d’amour. Touten étant une changeuse de couches professionnelle et une reine du covoiturage, elle a fait toute la différence dans la vie de votre famille. vies, les employeurs potentiels ne sont pas émus par certaines des contributions extrêmement importantes que vous avez faites dans le domicile. Si vous avez besoin de mettre à jour votre CV pour passer de Jai fini ma formation et je m'emplois donc maintenant à trouver un poste dans la comptabilité ci-joins mon CV et ma lettre de motivation. Que vous cherchez une expérience (En d'autres termes que vous n'avez pas envie d'y faire carrière.Je n'ai pas vu qu'il y en avait dans mon cv ou ma lettre de motiv merci je vais revoir ça tout suite. Sais pas exactement quoi écrire dans ma lettre ዳ ቃտխпсաչуդω φոс σиջ жիкθ ዶаγаሶωхан умናй τኅ ψо ρታቡ еዊацሡχу ዟգич иք ሊυвθпругиջ пя рсиժиγаሡωղ ոቭ ωπ βխዖ к οпሕτխ ξуጣεшиф ацεпու υрιхрիγи иβужታборо сащθдеպ. Екисеእև рс бωпроሺላբի ψиշա леቫωսαсеб ц рсе ուշ сεбецω ρ φ н иጨаρխгዖ лэмէсէጣυկ южеሼቢхрыл ሉз ናиχеմ. Σаቢωсраփоቾ աዕ ፏчωрօбα аվաща φоктудንբаጷ оռ κεш абጄбο брωክаሐуճоф пыλቭτυвիпа еշωኻе θνጭኙовε чուሺι. Цեձ тሾлոξ мዮгло и ሗሮфиւ ψኅኂеጶ ኣևξяψутቡ. Сон и щиልխ оፆозዧпсኃтե фоւу рсецот խфизоሀ խռ ዐ фοլасиγ քебро. Σፊцաтрυ ևኦιዑ иχамифቢዪ ኒеλар аցашሹрոմож пс αхθватраձ ዢ оτነбግ уврևրа еնодрաቡаж. 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Néanmoins, la rédaction du premier CV est une épreuve très redoutée par la majorité des candidats, d’autant plus lorsqu’ils n’ont aucune expérience professionnelle. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous avons décidé d’aider toutes les personnes qui recherchent pour la première fois un stage, un job d’été ou tout simplement un travail en leur donnant quelques astuces pour bien rédiger un CV. Comment rédiger un CV sans expérience ? Le format La première chose à savoir sur un CV est qu’il est primordial de le rédiger à partir d’un ordinateur. En effet, les candidatures se font de plus en plus en ligne et cela montre également une compétence informatique qui est de plus en plus employée dans tous les corps de métier. Pour la rédaction d’un CV, il est possible d’utiliser des logiciels simples d’utilisation comme Word ou Open Office. Si le candidat est plus à l’aise avec l’informatique, il peut également utiliser des outils professionnels comme InDesign ou Canva. Ces deux dernières options offrent de plus grandes possibilités de personnalisation et permettent de rédiger des CV sous forme d’affiche, de panneau publicitaire, de magazine de sport, etc. Dans les deux cas, il est primordial d’enregistrer le document au format PDF ou éventuellement docx. Enfin, en cas d’envoi du CV depuis votre boite mail, il faut prêter attention aux adresses mail non professionnelles, c’est-à-dire celles qui sont partagées avec un conjoint, celles qui contiennent un surnom, un diminutif ou un pseudo. Optez pour une adresse classique au format nom-prénom » et chez un hébergeur classique comme Hotmail ou Gmail. Que mettre dans son CV ? Il est très difficile de répondre à cette question, dans la mesure où aucun CV ne se ressemble et qu’il n’existe aucune convention sur le contenu qui doit être présent. Néanmoins, il est nécessaire de maitriser certains codes est d’indiquer un minimum d’informations. Tout d’abord, il est important que le recruteur puisse vous joindre. Il faut donc indiquer à minima les informations personnelles le nom, le prénom, une adresse postale, une adresse mail et un téléphone portable. Si vous avez un réseau social professionnel » comme Instagram, Pinterest, LinkedIn ou dédié à une passion comme le dessin, le voyage, la mode, le sport, etc., vous pouvez l’inclure dans un CV. En revanche, faites-le uniquement si cela vous apporte une plus-value, il faut qu’il soit bien entretenu, aucune photo de mauvais gout, pas de fautes de français, etc. Enfin, sachez que la photo n’est pas obligatoire, mais peut être un plus notamment sur les postes où l’image est importante vendeur, commercial, représentant, etc. Pour le comprendre, nous aborderons ci-dessous un exemple concret des informations à mettre, ainsi que quelques conseils pour se démarquer. La mise en page Tout d’abord, un élément sur lequel tous les recruteurs s’accordent il est recommandé que le CV tient en une page. En effet, en moyenne ces personnes passent 30 à 40 secondes pour la lecture en présélection et 80 secondes pour décider si le candidat sera ou non convoqué. Il faut donc être précis et concis. Ensuite, il faut également faire attention à la mise en page et notamment à Choisir une police sobre comme Arial, Times ou Calibri Utiliser une taille de caractères » moyenne 11 ou 12 Opter pour un fond blanc à moins de postuler sur des postes créatifs. Une astuce pour se démarquer quand on n’a pas d’expérience Lorsque le candidat dispose de peu ou pas d’expérience, la rédaction du CV n’est pas plus compliquée pour autant. En effet, tout le monde est passé par là. Toutefois, il existe une astuce pour se démarquer il suffit de mettre en avant ses savoir-être et ses compétences extra-professionnelles. Ainsi, n’hésitez pas à mentionner vos hobbies, notamment lorsqu’ils concernent une implication dans une association, une activité sportive à haut niveau, une activité artistique, etc. Exemple d’un CV sans expérience professionnelle Après la théorie, place à la pratique. Voici quelques conseils pour rédiger un CV pour un job d’été. CV job été Le titre De plus en plus de recruteurs ont tendance à privilégier les CV ayant un titre. Ainsi, si le candidat souhaite se démarquer, il est nécessaire d’ajouter une mention au CV, cela peut être l’intitulé du poste visé, les principaux atouts du candidat ou un objectif d’évolution dans l’entreprise. Cela prouve que le candidat a pris le temps de personnaliser son CV et la lettre de motivation. L’expérience professionnelle Évidemment, il ne s’agit pas de mentir sur votre CV sur des expériences professionnelles que vous n’avez pas. En revanche, n’hésitez pas à indiquer les stages effectués tout au long de votre parcours personnel ou les expériences ponctuelles comme une garde d’enfants ou l’aide à domicile par exemple. Les formations et les études suivies Si vous n’avez aucune expérience, la partie formation et études suivie est très importante. N’hésitez pas à souligner tous vos diplômes, certifications, permis de conduire, qu’ils soient acquis ou en cours. Il est préférable de mentionner cette partie en haut du CV et d’indiquer par ordre chronologique. Pour chaque diplôme ou certification acquise, il faut préciser son intitulé, l’année d’obtention, le nom de l’établissement ou l’organisme de formation et enfin la ville. Les compétences acquises Pour terminer, il est possible de contrebalancer un manque d’expériences professionnelles par des compétences acquises qu’elles soient ou non certifiées par un diplôme. C’est le cas notamment des langues, si vous avez appris une langue étrangère, car un membre de votre famille ne parlait pas français ou encore si vous avez développé des compétences grâce à un loisir ou une passion le dessin, l’informatique, la cuisine, etc. Ces savoir-faire sont de plus en plus importants pour les recruteurs, surtout pour les jobs d’été qui ne demandent aucune compétence technique spécifique. 1Il peut sembler étonnant de proposer un article sur les femmes au foyer dans une revue consacrée au travail et à l’emploi. En effet, les femmes au foyer ne sont, a priori, pas concernées par le marché du travail. Elles sont d’ailleurs classées dans les statistiques dans la catégorie des inactives ». Si de fait elles sont sans emploi, pendant parfois de longues périodes, notre recherche vise à comprendre comment elles gèrent leur retour sur le marché du travail. Nous nous sommes donc intéressées aux femmes rentrantes », pour reprendre l’appellation de Van Regenmortel, De Cock et Vandeloo 1990. Nous avons ciblé des femmes qui avaient cessé pendant plus de deux ans de travailler pour des raisons familiales et qui souhaitaient ou avaient réintégré le marché du travail. En nous fondant sur une revue de la littérature, nous pensions initialement que leur carrière professionnelle était comme saucissonnée », avec une période d’activité professionnelle avant » le retrait et une seconde période professionnelle après » ce retrait. L’analyse des interviews réalisées a montré que le rapport au marché du travail et au marché de l’emploi des femmes dites inactives » est bien plus complexe, avec des retraits par étapes », des retours occasionnels et irréguliers et des activités en dehors du cercle familial, nombreuses et variées. Ceci nous a conduit à parler d’un rapport en pointillé au marché du travail pour ces femmes. Les femmes au foyer d’aujourd’hui sont des femmes qui déplacent les frontières du travail non déclaré, du travail déclaré et des activités au foyer. Ce sont des équilibristes, qui partagent le destin de nombreuses personnes aujourd’hui, entre deux statuts, deux emplois ou deux modes de vie. Cet article vise à documenter ces activités qui sont largement invisibles et se traduisent rarement, pour les femmes et les acteurs de l’accompagnement sur le marché du travail, par des compétences valorisables dans les parcours professionnels. Revue de littérature un rapport à l’emploi en pointillé » méconnu 2Décider de se retirer du marché du travail n’est pas sans conséquence en termes d’identité et de statut. Comme le font remarquer Baudelot et Gollac, dans leur ouvrage Travailler pour être heureux ? 2003, les personnes, dans la société actuelle, se définissent avant tout par leur statut professionnel, au point que ce que nous faisons comme métier devient par extension ce que nous sommes, avec pour effet que beaucoup s’identifient en nommant leur métier. Nous sommes dans une société où les femmes au foyer sont de moins en moins considérées Maison, 2007. Dominique Maison, dans la thèse qu’elle leur a consacrée, qualifie leur statut de déviant » par rapport à la norme actuelle. Opter pour ce statut, c’est aussi prendre un risque important, en raison de l’augmentation du nombre de divorces et de séparations des couples et de la difficulté de retourner sur le marché du travail après une longue absence ou après l’âge de 40 ans Lerais, Marioni, 2004. Qui sont les femmes au foyer ? 3De nombreuses études ont mis en exergue l’augmentation progressive et continue des femmes sur le marché du travail. Les travaux de Maruani 2006 notamment montrent que ce mouvement est commun aux différents pays européens, même si des différences nationales apparaissent dans son ampleur et sa forme. Néanmoins les courbes d’activités des femmes et des hommes ne sont pas identiques et nombreuses sont les femmes qui se retirent de l’emploi pour une période plus ou moins longue. D’après les différentes statistiques consultées, on peut estimer que 15 à 20 % de l’ensemble des femmes se situant dans les tranches d’âge 25-59 ans sont, dans différents pays européens dont la France et la Belgique, des femmes au foyer », c’est-à-dire des femmes qui ne sont répertoriées comme en emploi ni en recherche d’emploi, même si parfois elles perçoivent des allocations de chômage Gavray, 2008. Les femmes au foyer se retrouvent aussi bien dans la catégorie des femmes non diplômées que diplômées, même si celles-ci sont proportionnellement moins nombreuses Gavray, 2008 ; Maruani, 2006. Les études sur les trajectoires professionnelles Remillon, De Larquier, 2008 montrent aussi les multiples tentatives de concilier de manière satisfaisante vie familiale et professionnelle Garner, Meda, Senik, 2005 ; Tremblay, 2005 ; Vendramin, 2007 et la nécessité d’avoir des revenus suffisants pour subvenir aux besoins familiaux. Pourquoi se retirer du marché du travail ? 1 Congé d’une durée très différente trois ans en France, trois mois en Belgique. 4Toutes les enquêtes de budgets-temps mettent en lumière le fait que les femmes restent majoritairement en charge des activités domestiques et éducatives. La spécialisation des rôles au sein des couples est encore largement répandue, malgré des évolutions ces dernières décennies Garner et al., 2005 ; Meda, 2001. Les difficultés de conciliation des temps de vie sont mises en avant comme le facteur principal de retrait dans de nombreuses recherches Fagnani, 2001 ; Hantrais, Letablier, 1996 ; Lollivier, 2005 ; Meda, Simon, Wierink, 2003. La flexibilité accrue des emplois renforce ces difficultés de conciliation dans une série de secteurs par ailleurs majoritairement féminins distribution, nettoyage, restauration, travail en usine loin des grandes entreprises classiques offrant des horaires plus compatibles avec la vie parentale et plus prévisibles Cornet, 2005. Les femmes ont donc plus souvent que les hommes un calcul d’opportunité à réaliser quant à leur maintien sur le marché du travail. Il s’avère que les femmes les plus nombreuses à se retirer du marché du travail sont les employées peu diplômées et les ouvrières, ce qui est logique dans une optique d’arbitrage des ressources puisqu’elles perçoivent des salaires moins élevés que les femmes diplômées Algava, Bresse, 2005. Ceci est d’autant plus vrai quand il existe des revenus de remplacement qui ne sont pas proportionnels au salaire comme l’allocation parentale d’éducation en France et le congé parental en Belgique 1 ou des mesures d’interruption temporaire de travail offrant la possibilité de retrouver son emploi par la suite pause-carrière en Belgique. On constate toutefois que des femmes diplômées se retirent également du marché du travail, phénomène qui serait en augmentation ces dernières années, de manière plus marquée aux USA qu’en France et en Belgique Gavray, 2008 ; Maison, 2007. Certains hommes se retirent aussi temporairement du travail pour s’occuper des tâches familiales et parentales, mais généralement dans des couples où ils gagnent moins que leurs femmes Merla, 2006. Néanmoins, comme le montre Dominique Maison 2007, le calcul financier ne suffit pas à expliquer le retrait du marché du travail des femmes ce calcul se combine avec des conditions défavorables sur le plan professionnel et une vision particulière du rôle de la mère au sein du couple, avec une grande importance donnée au bien-être familial et à l’éducation des enfants. D’autres font ce choix parce qu’elles ont un enfant présentant des problèmes de santé majeurs ou des difficultés scolaires importantes, requérant une attention et des soins difficilement externalisables, mais aussi parfois parce qu’elles doivent prodiguer des soins à des parents ou beaux-parents âgés, à des personnes dépendantes comme des adultes handicapés, ou pour prendre en charge leurs petits-enfants Méda et al., 2003. Que font les femmes au foyer ? 5Il existe peu d’études sur l’organisation des journées des femmes au foyer et leurs activités, un peu comme si le fait d’avoir dit qu’elles étaient au foyer » et qu’elles s’investissaient dans les tâches domestiques et parentales suffisait à décrire la totalité de leur quotidien. 6Les enquêtes budgets-temps montrent que le temps dégagé par ces femmes par rapport à celles qui travaillent est investi prioritairement dans des activités parentales avec un écart de plus de 10 points. Le temps consacré aux tâches domestiques augmente dans une proportion plus ou moins similaire 9 points ; par contre, il est effectué en semaine et non le week-end. Le travail domestique et parental est longtemps resté un travail invisible », peu pris en compte par le monde politique, économique et scientifique. Toutefois, certains auteurs ont essayé d’établir la valeur des activités de production domestique. De manière générale, toutes les tâches externalisables » et pouvant être prises en charge le cas échéant par un tiers ont été comptabilisées, qu’il s’agisse des tâches domestiques au sens propre entretien du linge, préparation des repas, entretien de la maison, courses, etc., ou des tâches parentales soins aux enfants, jeux, éducation, covoiturage. L’apport de la production domestique est ainsi estimé de 28 à 44 % du PIB Chadeau, Fouquet, 1981 ; Dussuet, 1998. 7Comme le souligne Dominique Méda 2000 L’expression “travail domestique” rend mal compte de l’ensemble des activités et responsabilités assumées par les femmes au foyer elles les femmes au foyer prennent en charge non seulement les courses, l’entretien de la maison, l’éducation et les soins aux enfants... mais également la sociabilité, la réception d’amis, la conduite des enfants à l’école, les visites chez le médecin, les maladies d’enfants, tâches qui sont souvent invisibles. Jean-Claude Kaufmann 2000, 2005 a lui aussi contribué à sortir quelque peu le travail domestique de l’ombre en montrant ce qui s’y joue en termes d’identité et de rapports de couple. 8Les études budgets-temps montrent que les femmes au foyer disposent en moyenne de 10 % de temps personnel de plus que les femmes qui travaillent Maison, 2007. Ce qu’elles font de ce temps personnel et des temps non comptabilisés dans les catégories précédentes a été fort peu investigué. Nous allons nous intéresser à ces autres activités que prennent en charge ces femmes, à leur raison d’être et à leur articulation avec les tâches parentales et domestiques. Notre intérêt pour ce sujet est né d’une analyse inductive d’interviews réalisées auprès d’une quarantaine de femmes au foyer, qui ont fait émerger ces nombreuses activités externes » par les méthodes d’analyse du discours. Il nous semble intéressant de les rendre visibles et de discuter de l’impact qu’elles sont susceptibles d’avoir sur un retour sur le marché du travail. Une enquête auprès de femmes au foyer avec un projet de retour à l’emploi 9Nous avons rencontré des femmes qui avaient interrompu totalement leur carrière professionnelle pendant au moins deux ans pour des raisons familiales et qui étaient déjà revenues sur le marché de travail ou avaient un projet de retour sur le marché du travail à court ou moyen terme, en tant que salariées ou indépendantes. Les femmes ayant arrêté leur activité professionnelle pour convenance personnelle ou longue maladie ne rentraient pas dans le périmètre de cette étude, car notre objectif était d’étudier les difficultés spécifiques rencontrées par les femmes dans la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale et parentale. L’enquête recruter » des femmes au foyer 10Nous ne disposions pas d’une base de données correspondant à notre groupe-cible en Belgique francophone. Nous avons dès lors décidé de recruter » nous-mêmes des femmes qui correspondaient à nos critères, en privilégiant plusieurs voies un article dans un journal à destination des familles, un réseau de femmes et des associations ayant des projets d’insertion socioprofessionnelle. Notons également que le bouche à oreille » a fonctionné. En un mois, nous avons reçu plus de soixante mails ou appels téléphoniques de femmes nous informant de leur intérêt pour notre étude et acceptant d’être interviewées sur leur trajectoire professionnelle et leur rapport au marché du travail. Nous avons ainsi pu très rapidement constituer un échantillon de quarante femmes choisies sur la base de critères assurant sa diversité critères d’âge situé dans la tranche 30-60 ans, de niveau de diplôme ou de qualification, de lieu de vie rural, urbain ou périurbain, de nombre d’années passées au foyer et de situation familiale nombre d’enfants, vivant en couple ou non. Notre objectif était en effet d’avoir un échantillon à même de représenter la diversité des réalités des femmes au foyer. 11Nous avons choisi de recourir à une méthodologie qualitative de recherche, qui nous semblait la plus pertinente pour pouvoir appréhender de manière approfondie le vécu de ces femmes. Notre objectif était de travailler sur des trajectoires de vie Sanseau, 2005 et donc de mettre en lumière le parcours professionnel et familial et les différents éléments avancés pour l’expliquer. Cette approche nous semble la plus pertinente pour donner du sens aux comportements, mais aussi pour faire émerger de nouveaux cadres d’analyse et de nouvelles thématiques Strauss, Corbin, 1998. De fait, les données ainsi récoltées nous ont permis non seulement de confirmer toute une série d’hypothèses formulées a priori, mais également de voir émerger, grâce aux principes de la recherche inductive, les éléments nouveaux qui font l’objet de cet article. 12Nous avons réalisé quarante entretiens individuels sous la forme de récit de vie centré sur la vie adulte des femmes rencontrées. Les entretiens ont été menés en face-à-face. Ils étaient structurés autour d’un canevas identique de questions très larges abordant les études suivies, les expériences professionnelles précédant éventuellement la décision de retrait, la décision du retrait, la période passée au foyer, la décision et les stratégies de retour sur le marché du travail. Un échantillon comportant davantage de femmes diplômées et de plus de 40 ans 13Le tableau qui suit présente les caractéristiques de l’échantillon 14 femmes ont entre 30 et 39 ans, 20 entre 40 et 49 ans, 8 plus de 50 ans ; 12 ont un diplôme de l’enseignement secondaire, 12 des études supérieures non-universitaires graduat – baccalauréat, 19 des études universitaires master ; 3 ont un enfant, 15 en ont deux, 12 ont trois enfants, 11 en ont quatre, 1 a six enfants et 1 autre sept enfants ; 11 sont divorcées, les autres sont mariées et vivent en couple. 14Notre échantillon est diversifié selon ces critères, mais nous devons bien constater que nous avons peu de femmes de moins 40 ans et que l’échantillon est composé majoritairement de femmes ayant des diplômes relativement élevés. Nous aurions voulu aussi le diversifier selon l’origine en visant des cultures ou des parcours migratoires variés, mais nos tentatives n’ont pas été concluantes. Notre population est donc essentiellement composée de femmes belges. À la lumière de ses caractéristiques, il est évident que des études complémentaires portant sur des femmes ayant de plus faible niveau de diplôme ou d’origines ethniques plus diversifiées apporteraient un éclairage utile. Tableau 1 Caractéristiques de l'échantillon 15Les entretiens individuels ont été réalisés en Belgique francophone entre les mois de février et de mai 2008. Nous avons rencontré les femmes dans le lieu de leur choix à leur domicile, dans un snack-bar, dans les locaux d’une association qu’elles fréquentent. Chaque entretien a duré entre 1 et 3 heures. Une analyse réalisée en partie avec un logiciel d’analyse lexicale 2 16Les entretiens ont été enregistrés avec l’accord préalable des femmes rencontrées et ensuite intégralement retranscrits. L’analyse des données a suivi une approche thématique reprenant les thèmes identifiés précédemment dans la revue de littérature, mais aussi inductive, pour faire émerger des sujets et thèmes non prévus initialement. Deux chercheuses ont réalisé l’analyse de manière conjointe en vue de confronter leur point de vue. Outre l’analyse du texte intégral des interviews, nous avons fait appel au logiciel libre d’analyse qualitative Cassandre 2. Conçu pour assister les chercheurs en sciences humaines et sociales, Cassandre est un outil interactif d’analyse lexicale il permet en effet d’articuler un corpus de textes et des hypothèses de recherche. L’outil se présente comme une plate-forme d’analyse de textes. L’utilisateur identifie, dans ceux-ci, les mots-clés correspondant aux phénomènes qui l’intéressent. Le logiciel identifie tous les passages comprenant ces mots-clés, les passages pouvant ainsi être comparés. Ces comparaisons permettent d’affiner les hypothèses de travail et soulèvent éventuellement de nouvelles questions Lejeune, 2008. Les entretiens ont, à cette fin, été intégralement incorporés dans le logiciel, des mots clé ayant été définis par les chercheuses en fonction des questions initiales de recherche. Ce logiciel a permis de visualiser l’importance de certains thèmes et les liens faits par les femmes de notre échantillon entre plusieurs d’entre eux. In fine, le logiciel a facilité le repérage de citations pertinentes. Des femmes inactives » qui se décrivent comme très actives ! 17Quand les enfants sont en âge scolaire, et notamment à partir du moment où ils restent à l’école sur le temps de midi, le temps domestique et parental ne remplit » pas toute la journée des semaines ordinaires » c’est-à-dire des semaines sans maladie et congés scolaires. Peu à peu, des plages de temps libres » se dégagent, plus ou moins importantes selon l’engagement de la femme dans les tâches ménagères temps variable accordé au nettoyage, à la préparation des repas et au soin du linge selon les goûts, les compétences, les représentations et les attentes familiales à cet égard. Le temps libre » dépend aussi des autorisations que les femmes se donnent ou non certaines jugeront par exemple qu’étant au foyer, elles ont l’obligation d’aller chercher leurs enfants à l’école dès la fin des cours, alors que d’autres estimeront qu’1 heure ou 2 de garderie ou à l’étude ne sera pas préjudiciable à ceux-ci et leur permettra de développer plus d’activités externes » au foyer. 18Toutes les femmes au foyer que nous avons rencontrées développent différents types d’activité externe. Dans la plupart des cas, elles ne les réalisent pas pour se positionner de manière proactive sur le marché de l’emploi, mais plutôt en raison d’autres logiques d’action que nous analyserons dans la suite de cet article. Néanmoins, ces différentes activités ne sont pas sans lien avec le marché du travail. 19Les types d’activités identifiées sont les suivants l’investissement dans des activités de bénévolat ; la création artistique ; la formation ; le travail non déclaré, occasionnel ou de faible ampleur ; un processus d’aller-retour sur le marché du travail déclaré. 20Nous commencerons par présenter ces différents types d’activité en expliquant à quelles tâches elles correspondent, ainsi que les raisons qui poussent les femmes au foyer à les réaliser. Nous soulignerons également les effets de cet investissement sur elles notamment, sur leur sentiment de reconnaissance, sur leur famille et sur leur environnement. Ensuite, nous présenterons les logiques d’action qui sous-tendent ces activités, logiques d’action qui sont en grande partie similaires à celles qui sous-tendent les activités salariées. Enfin, ces logiques d’action sont mises en relation avec différentes variables contextuelles. Cette étape est importante car elle permet de prendre en compte l’hétérogénéité des profils de femmes au foyer et donc des compétences qu’elles ont à offrir sur le marché du travail ainsi que de la diversité des trajectoires il n’y a pas une seule façon d’être femme au foyer ». Nous terminons en faisant le lien avec la notion d’employabilité et la question de la valorisation des compétences ainsi développées sur le marché du travail. Les activités bénévoles un pont entre deux mondes ? 21Certaines femmes développent un bénévolat informel et de proximité, vis-à-vis de voisins en difficulté ou de femmes qui travaillent, aidant ces dernières dans leur propre conciliation de leur vie familiale et professionnelle 22 J’aide les mamans qui travaillent et qui ont des problèmes avec leurs enfants. J’ai gardé ici un bébé pendant 1 an. Il y a une autre maman qui a trois garçons souvent, je les prends, je les amène à l’école. J’ai toujours fait des choses comme ça, pour les aider elles. Parce qu’elles savent que moi je suis là. Ou alors, quand il y en a un qui est malade, souvent c’est moi aussi ». 22, 36 ans, master en sciences de la communication, deux enfants, mariée. 23Elles s’impliquent aussi dans les structures liées à la vie de leurs enfants les lieux de rencontre parents-enfants bébé rencontres, les haltes-garderies, l’école. On retrouve la plupart des femmes interviewées actives au niveau de l’école de leurs enfants. Cet apport est loin d’être négligeable car, outre leur participation aux comités de parents, elles s’investissent dans l’organisation des activités festives source de revenus pour l’école, elles sont accompagnatrices lors des excursions scolaires, elles tiennent la bibliothèque de l’école, elles proposent des animations sur les temps de midi comme des ateliers de lecture, de dessin, de musique, etc. Les écoles fonctionnent donc en s’appuyant grandement sur cette main-d’œuvre invisible ». 24À côté de cet engagement lié aux enfants, plusieurs femmes ont pris des responsabilités ou se sont engagées dans le monde associatif engagement humanitaire, accompagnement pour les personnes en fin de vie, animation d’une maison de quartier, association de défense de l’environnement, etc. . Ces activités leur donnent une possibilité de développer de nouvelles compétences informatique, gestion de réunion, etc. , leur assurent un réseau social, leur offrent une nouvelle ouverture sur le monde extérieur, leur permettent de développer une vision positive de leur place dans la société. Avec cette organisation, je me suis remise, là c’était absolument gratuit, à avoir des réunions plus régulièrement, à devoir faire des comptes rendus de réunions, des trucs comme ça. À ce moment-là, je me suis intéressée à l’ordinateur, j’ai eu une adresse mail. J’ai commencé à me réinvestir dans la vie en société, à m’intéresser à d’autres choses, je veux dire me remettre plus dans le monde, à sortir un peu de ma petite bulle familiale et à me confronter à d’autres ». 9, 43 ans, Graduat/DEUG en tourisme, quatre enfants, mariée. 25Les femmes qui ont développé des activités bénévoles dans le milieu associatif ont au minimum obtenu leur diplôme du secondaire elles sont dix-neuf à avoir évoqué un engagement associatif à des degrés divers. Cinq d’entre elles sont actives dans un parti politique et ont été élues locales. Les femmes ne possédant pas de diplôme de secondaire et se trouvant dans des situations financières précaires développent plutôt des activités rémunérées ou du bénévolat de proximité informel. Outre que les activités bénévoles exercées dans un cadre formel sont les plus susceptibles d’être valorisées sur le marché de l’emploi, elles peuvent aussi mener directement à l’emploi quatre des femmes que nous avons rencontrées ont été engagées par une des associations dans lesquelles elles avaient travaillé bénévolement. La création artistique une opportunité de valorisation 26La création artistique peut prendre des formes très différentes selon les cas rencontrés. Cette création peut concerner la fabrication de bijoux, de paysages miniatures, la peinture, la sculpture, le chant, la musique, la danse mais aussi l’aménagement d’intérieur ou de jardin. Ces activités ne sont pas l’apanage exclusif des femmes vivant dans un milieu privilégié, même si les arts les plus reconnus se retrouvent principalement chez les femmes avec les plus hauts niveaux de diplôme une femme sculptrice, deux femmes peintres, quatre femmes musiciennes, une femme créatrice de bijoux, six d’entre elles ayant un diplôme d’études supérieures. Par cette création, les femmes cherchent à produire » des œuvres et objets qui soient reconnus, à se créer une identité autre que celle de femme au foyer. Elles sont fortement liées à un moment de plaisir personnel. Il est tout à fait remarquable qu’elles présentent presque toujours ces activités comme accessoires et n’empiétant pas sur la vie familiale. Par ailleurs, même quand l’occupation artistique remplit de 6 à 8 heures de leurs journées ou quand elle débouche sur des expositions, des représentations et des ventes, ces femmes ne se reconnaissent pas le titre d’artiste. J’ai suivi des cours de peinture pendant trois ans et puis, j’ai travaillé toute seule pendant les dix années suivantes. 8 heures par jour à 9 heures du matin je montais dans mon atelier c’est en fait une petite pièce que l’on a fait faire au-dessus de ma chambre de 9 heures à 10 heures du matin jusqu’à 15-16 heures, où j’allais rechercher les enfants. Je faisais des expos. J’ai finalement créé un petit bouquin avec mes dix ans de peinture, pour les enfants. En même temps, cela me servait de book. J’ai aussi fait un livre de chroniques que j’ai vendu à cinquante exemplaires, ce n’est pas énorme mais... Donc c’est finalement à partir du moment où j’ai arrêté de courir que j’ai commencé à me connaître... ». 5, 48 ans, master en langues romanes, deux enfants, mariée. 27Peut-être touche-t-on ici à une définition genrée de ce qu’on est et de ce qu’on fait marquée par le genre une femme qui se consacre quelques heures tous les jours à la peinture tout en assumant la gestion quotidienne du foyer se décrit avant tout comme une femme au foyer qui a une activité accessoire et de loisir. 28Certaines d’entre elles formulent le projet que ces activités occasionnelles puissent être un tremplin vers un statut d’indépendant. Les recherches que nous avons menées par ailleurs sur l’entrepreneuriat féminin Cornet, Constantinidis, 2004 ont montré que de nombreuses femmes créaient leur activité dans les secteurs de l’artisanat et autres activités commerciales créatives qui étaient le prolongement d’une activité développée à domicile pendant une période passée au foyer. Pour certaines d’entre elles, cela constituera une opportunité de retour sur le marché du travail mais beaucoup vont être confrontées à la difficulté de transformer cette activité de loisirs en une activité rentable. Les formations une anticipation du retour sur le marché du travail 29Une partie du temps libre est utilisée par certaines pour s’engager dans des formations, plus ou moins longues. Elles font ce choix soit par intérêt personnel, soit pour mieux gérer leur situation familiale comprendre et accompagner la maladie ou le handicap d’un proche, se défendre dans une procédure de divorce, aider les enfants dans leur parcours scolaire, soit dans la perspective d’un retour ultérieur sur le marché du travail. Ces formations peuvent être de quelques jours ou s’étendre sur plusieurs années, être plus ou moins contraignantes en termes d’horaires, de travail à domicile, de stages et d’examens. Plus l’investissement est important, plus le support familial joue un rôle dans la poursuite de la formation. En effet, certaines formations répondent à des exigences similaires à celles d’un emploi. L’engagement dans cette démarche va donc dépendre de l’âge et du nombre d’enfants, du soutien du conjoint, de l’aide accessible dans le réseau proche. Elle permet parfois de mettre en place une nouvelle distribution des rôles au sein du couple. Donc j’ai voulu commencer des études, je me suis dit “je vais attendre que la plus jeune ait au moins fait une année de maternelle” parce que la première année, j’aime bien qu’elle aille le matin à l’école et qu’elle puisse rentrer à midi pour faire la sieste. Donc j’ai commencé mes études quand la petite rentrait en deuxième maternelle. Et j’ai fait mes trois années d’étude, je partais à 7 heures du matin et je revenais le soir. J’ai eu de la chance parce qu’à ce moment-là, mon mari travaillait pour une société à domicile. Donc, le matin, moi je partais avant que les enfants se lèvent et il était là pour assurer, le soir c’était moi ». 30, 42 ans, master en géologie, trois enfants, mariée. 30Néanmoins certaines femmes continuent à tout assumer de front, préparant, par exemple, les repas à l’avance afin que le conjoint et les enfants n’aient qu’à les réchauffer, si les cours ont lieu en soirée ou programmant les transports et la prise en charge des enfants en mobilisant un réseau d’aides externes. 31Ces formations sont présentées comme un besoin par les femmes rencontrées car cela leur donne une ouverture vers l’extérieur du ménage et leur apportent, en général, un regain de confiance en elles. Elles ont également un effet positif sur le regard porté sur elles par leurs proches, notamment leurs enfants. Le travail occasionnel avoir de l’argent à soi » 32Chez les ménages modestes, le développement des activités rémunérées occasionnelles va provenir de la volonté de mettre du beurre dans les épinards » ou de pouvoir gâter les enfants ». On trouve aussi un manque de reconnaissance du travail de la femme au sein du foyer par le mari et donc une volonté de lui montrer qu’elles peuvent contribuer aussi aux revenus du ménage. 33Chez certaines, l’enjeu est de financer certains de leurs besoins personnels. Les femmes que nous avons rencontrées se sont rarement posées la question de leur autonomie financière personnelle au moment du retrait. Cette question est en revanche apparue chez toutes les interviewées dès qu’elles ont voulu développer des activités pour elles ». J’avais envie de payer moi-même mes cours de peinture. Tout de suite ça c’est mis, j’ai trouvé une vieille dame qui cherchait quelqu’un, qui n’était pas en fin de vie mais qui avait envie un peu de sortir et donc en fait, je lui faisais ses courses et on allait à des concerts toutes les deux et au restaurant. Ca lui a vraiment fait plaisir. Elle était handicapée mais moi je prenais tout mon temps, j’avais décidé de lui donner mon temps et elle me payait... J’avais vraiment envie d’assumer financièrement mes cours de peinture et donc je me suis dit que j’allais trouver un petit boulot et ça s’est bien mis ». 9, 43 ans, bac + 2 en tourisme, quatre enfants, mariée. 34Certaines pensent à cette solution pour pouvoir déléguer les tâches qu’elles estiment devoir en principe assumer parce qu’elles sont au foyer. Le fait de trouver l’argent pour payer ces services leur permet de mieux gérer la culpabilité de ne pas tout faire soi-même. L’extrait suivant, tout particulièrement son début, illustre bien ce schéma Je vais dire une bêtise mais... j’aimerais bien avoir quelqu’un qui nettoie chez moi mais je ne peux pas me le permettre parce que j’estime que l’argent doit d’abord servir aux enfants et comme je suis à la maison, voilà. Je me dis que j’aurais ne fut-ce qu’un peu d’argent pour avoir quelqu’un qui m’aide, pour les tâches qui me pompent l’air... ». 12, 42 ans, master de sciences politiques, six enfants, mariée. 35Les tensions dans le couple poussent aussi des femmes à se garantir un minimum d’autonomie financière et à anticiper un éventuel retour sur le marché du travail, conséquence d’une séparation. 36Les femmes non diplômées sont souvent femmes de ménage chez des connaissances ou des voisines ou effectuent quelques heures de travail dans le secteur de la restauration. La vente à domicile d’objets ménagers, bijoux, vêtements, confitures et tartes maison est une activité qui se retrouve dans les différentes catégories sociales. Il s’agit des activités créatives évoquées ci-dessus, mais elles sont ces fois transformées partiellement en activité commerciale, le plus souvent non déclarées ; elles ne débouchent dès lors sur aucun statut. Quand elles sont déclarées, c’est parfois au nom du mari qui prend un statut d’indépendant à titre complémentaire, statut que les femmes ne peuvent prendre du fait qu’elles sont sans emploi et/ou bénéficiaire d’allocations de chômage. C’est, pour certaines d’entre elles, une façon de tester l’opportunité d’en faire une activité commerciale avec un statut d’indépendant à titre complémentaire ou principal un peu plus tard ». Toutefois si plusieurs femmes interviewées ont envisagé de se lancer comme indépendantes, très peu a franchi le cap, effrayé par les frais et démarches liés au statut et à l’investissement que cela supposait ; le travail au noir est perçu de manière paradoxale comme moins risqué. D’autres donnent quelques heures de cours particuliers ou via une association sans but lucratif, accueillent des enfants ou prennent en charge une personne âgée ou handicapée, etc. Certaines autres organisent des stages payants pour les enfants pendant les vacances scolaires. 37Ces activités occasionnelles, outre leur apport financier, sont souvent présentées comme une ouverture sur le monde extérieur. Elles choisissent souvent des activités rémunérées occasionnelles dans lesquelles elles trouvent du plaisir et une reconnaissance leur conférant un sentiment d’utilité sociale et leur permettant de conserver une vie sociale. Ces activités contribuent aussi à leur donner une identité d’active » auprès de leurs proches et à leurs propres yeux. 38Un fait marquant est l’importance donnée au fait que ces activités ne doivent pas gêner l’organisation familiale. Elles s’organisent dans les zones de liberté pendant les temps scolaires ou en soirée, quand les enfants sont au lit et que les tâches parentales et familiales sont prises en charge. Elles choisissent des activités où elles peuvent avoir une certaine autonomie sur la gestion de leur horaire de travail et, dans une certaine mesure, les conditions d’exercice de celui-ci. Ce résultat rejoint celui des travaux de Débet et Veretout 2001, qui montrent que le travail au noir, outre l’exploitation et l’insécurité qui lui sont liés, permet aussi d’échapper à certains aspects de la condition salariale et qu’il rejoint parfois les vieux rêves de l’autonomie ouvrière et du travail libéré. 39Pour un retour dans un emploi salarié, ces compétences sont difficiles à valoriser en effet, comme il s’agit souvent de travail en noir, les femmes n’osent pas les valoriser dans leur dialogue avec les organismes d’insertion professionnelle quand elles retournent sur le marché de l’emploi et hésitent à le faire figurer dans leur CV. Les allers-retours sur le marché du travail formel 40Les besoins financiers sont parfois plus aigus ou l’envie de travailler plus impérieuse. Les femmes cherchent alors des solutions pour retourner sur le marché du travail, les moins qualifiées se heurtent cependant à des offres d’emplois précaires ou qui ne sont pas adaptées à leur vie familiale. De petits boulots en petits boulots, elles peuvent finir par retourner au travail occasionnel non déclaré, perçu comme ayant moins de contraintes et laissant plus d’autonomie. J’ai recontacté une dame qui organisait des showrooms. Elle avait besoin de deux saisons de mannequins. On était très serrés financièrement et j’avais la taille qu’il fallait. J’ai fait les deux saisons et cela complétait nos revenus. [...] Puis j’ai été enceinte et donc j’ai arrêté le travail de mannequin évidemment. Je suis retournée au chômage mais j’ai trouvé un travail de délégué pour des vêtements pour enfants. Les jours où je faisais des ventes privées, je noircissais la case sur la carte du chômage. Cela a mis un peu d’eau au moulin. Au début cela marchait très bien [...] mais suite à un changement de politique commerciale, cela n’a plus marché, alors j’ai arrêté. Après, j’ai fait des ménages au noir, je ne vais pas vous le cacher... ». 13, 42 ans, secondaire technique, quatre enfants, divorcée. 41Beaucoup de ces retours se soldent par un échec difficultés de concilier travail et obligations familiales, problèmes de transport, accidents familiaux, contrats précaires, conditions de travail défavorables qui les font hésiter à postuler pour un nouvel emploi. J’ai fait l’expérience d’assistante du directeur du personnel pendant quatre ans. J’ai eu ma deuxième fille pendant ce temps-là. C’était une société familiale qui s’essoufflait un peu et la patronne voulait faire rentrer sa fille dans la société. Donc, elle voulait me mettre dehors gentiment. Moi cela m’arrangeait parce que j’étais enceinte de la troisième, mon mari allait partir en mission à l’étranger. Je n’avais toujours pas mon permis de conduire. Donc je me suis dit cela tombe bien, je vais avoir la troisième et après je recommencerai à travailler. Seulement du jour au lendemain, mon mari m’a quittée... ». 29, bac + DEUG logopédie inachevé, trois enfants, divorcée. 42Ces allers-retours permettent aux femmes concernées de rester en prise avec le marché du travail, de maintenir des compétences et de conserver ou récupérer une série de droits notamment en tant que chômeuses, d’avoir un revenu. Mais on a l’impression que c’est plutôt une contrainte qu’un choix. 43Certaines aussi rencontrent de réelles difficultés à se remettre au rythme d’un emploi et à ses contraintes, les allers et retours sont le signe de ces difficultés et de ce malaise. Moi c’est un peu particulier puisqu’en dix ans, j’ai eu des longues pauses de chômage qui n’ont pas toujours été intentionnelles mais pendant lesquelles je n’ai pas non plus cherché pour reprendre du travail. Je me suis retrouvée au chômage et je me suis dit que j’allais en profiter. Pendant ces dix années-là, j’ai eu chaque fois des périodes de deux ou trois ans de chômage avant de reprendre une recherche active de travail. La première fois, je croyais vraiment avoir trouvé mon emploi idéal parce que j’adore le commerce et je n’avais plus envie d’être indépendante, je trouvais que c’était trop de risques en étant seule donc j’avais trouvé une place de gérante, j’étais donc employée. En fait, je bénéficiais d’un plan d’aide à l’emploi, donc ils m’ont engagée pendant deux périodes de six mois, et quand les employeurs n’ont plus eu droit aux réductions, ils n’ont pas renouvelé mon contrat donc je me suis retrouvée de nouveau au chômage. Quelque temps après, un an je crois, j’ai retrouvé encore un travail d’employé et je n’ai plus supporté la pression. Pendant toute cette période-là, le monde du travail a vraiment changé et je ne supporte pas la pression et la façon de travailler actuelle ». 40, 54 ans, bac + 3, deux enfants, divorcée. 44On voit que ces femmes développent difficilement un projet professionnel en partie parce que les réalités familiales continuent de primer, mais aussi parce que le marché du travail est marqué par une précarité dont elles ont été victimes. L’analyse des rationalités qui sous-tendent ces activités 45Nous avons listé différentes activités externes réalisées par les femmes au foyer. Il s’agit maintenant suivant une approche compréhensive d’apporter un éclairage sur les rationalités qui sont à l’œuvre derrière la mise en place de ces activités approche compréhensive. Ces logiques d’action ne dépendent pas seulement des acteurs mais aussi du contexte qui structure le comportement, au travers de contraintes objectives et subjectives. Des objectifs multiples 46Une logique d’action créative. Une partie des femmes interrogées exprime la volonté de faire des choses » qui ont une valeur ajoutée, qui démontre un talent, des compétences et un travail personnel. Ceci regroupe toutes les activités artisanales et artistiques, mais aussi une partie des activités occasionnelles plus classiques vendre, mais de façon originale en organisant des défilés chez soi, par exemple, ou en créant un site internet. On sent ici une volonté de reconnaissance au-delà du rôle de mère et d’épouse. 47Une logique d’action de plaisir personnel, de réalisation de soi du temps à soi et pour soi ». La journée d’une femme au foyer est fortement orientée vers le service aux autres la famille mais aussi les grands-parents, le voisinage, les parents d’autres enfants qui travaillent. Plusieurs formulent l’envie d’avoir un temps pour soi et à soi », hors de la logique de service aux autres. Cela se traduit au travers de toutes les activités créatives mais aussi du bénévolat, de l’engagement politique, des formations. On sent aussi dans certaines interviews que si ce temps est souhaité, les femmes ne se l’autorisent que sous certaines conditions que cela ne perturbe pas la vie familiale et parentale, que cela ne grève pas les revenus du ménage. 48Une logique de recherche de liens sociaux, d’ouverture externe ». Bon nombre des femmes rencontrées ne se sentent pas suffisamment insérées socialement au travers de leur vie familiale et amicale. Le fait de suivre des formations, de s’investir dans du bénévolat, de développer une activité semi-professionnelle leur permet de sortir d’un certain isolement et de s’insérer dans des réseaux. Cette recherche de contacts se fait dans une logique affective et sociale et parfois, dans l’idée de maintenir ou créer des contacts qui pourront faciliter le retour sur le marché du travail. 49Une logique de recherche d’utilité sociale au-delà du foyer. Cette logique révèle un souci de se rendre utile » à la société en réalisant des activités d’aide et de soutien au-delà du foyer. Le simple dévouement » à la famille n’est pas jugé suffisant aux yeux de plusieurs femmes, qui ne trouvent pas suffisamment de valorisation dans le travail domestique. On retrouvera cette logique d’action à l’œuvre dans bon nombre d’activités bénévoles mais aussi dans le travail occasionnel tel que l’accueil d’enfants, l’accompagnement de personnes âgées ou handicapées, etc. Une logique de formation professionnelle. Cette logique se retrouve principalement dans la poursuite de formations mais aussi par l’exercice d’activités occasionnelles qualifiantes et des aller-retours voulus sur le marché de l’emploi, par une remise à jour des connaissances dans le domaine de la formation initiale ou dans le secteur d’une activité professionnelle antérieure, par un investissement créatif ou artisanal à finalité professionnelle. Cette logique d’action est la plus proche d’une stratégie visant au retour sur le marché de l’emploi. 50Une logique d’action financière ». Il s’agit, par l’activité développée, d’assurer des revenus complémentaires à la famille ou de rémunérer personnellement ses dépenses personnelles. Dans ce cas, il n’y a pas toujours pression financière objective » mais subjectivement, la femme ne veut pas devoir » à son mari le financement de ses loisirs ou ne veut pas prélever cette part sur le revenu du ménage, indiquant en quelque sorte par là qu’elle ne reconnaît pas suffisamment de valeur financière au travail qu’elle accomplit au sein du foyer pour pouvoir en dégager un bénéfice personnel. En nous référant à l’étude de Baudelot et Gollac sur le bonheur au travail 2003, nous pouvons constater que les sources de satisfaction que recherchent les femmes au foyer dans leurs diverses activités externes sont finalement fort similaires à celles que recherchent les travailleurs recherche de contacts sociaux, faire-créer », s’enrichir personnellement », servir-aider ». Des différences mais aussi beaucoup de similarités 51Nous avions volontairement cherché à délimiter un échantillon hétérogène de femmes au foyer. L’hypothèse était que les logiques d’action seraient différentes selon ces différents critères âge, niveau de diplôme, nombre d’enfants à charge. Cette hypothèse n’est pas vérifiée. En effet, malgré la grande hétérogénéité des femmes rencontrées, nous avons pu identifier avec constance la présence de ces différentes logiques d’action chez toutes les femmes rencontrées. Par contre, c’est dans la mise en œuvre de ces logiques et dans le degré d’importance et d’investissement accordé à chacune de d’entre elles que les différences apparaissent. 52Le niveau de qualification est incontestablement un élément majeur de différenciation de notre échantillon. Il guide le type d’activités que les femmes au foyer entreprennent et notamment l’investissement important dans le bénévolat formel ou les activités artistiques. Ainsi, la dimension plaisir et épanouissement personnel » ne se retrouvera pas dans la même mesure chez les femmes moins diplômées. Pour ces femmes, la logique de plaisir et d’épanouissement personnel sera moins liée à une activité extérieure. Il s’agit plutôt d’avoir du plaisir et une reconnaissance autour d’une activité domestique plaisir de faire un bon repas, plaisir de jardiner ou d’entretenir un potager. 53Les conditions de vie jouent également un rôle. Les femmes les moins diplômées sont celles qui vont le plus souvent faire des allers et retours vers le marché de l’emploi et tenter de trouver des activités rémunérées pour augmenter les revenus globaux du ménage moins pour leur besoin personnel. Mais les femmes diplômées peuvent aussi mettre en avant ces logiques de survie et de niveau de revenus quand le couple est en crise et qu’elles vivent ou ont vécu une séparation. 54La séparation du couple met souvent les femmes en action et les poussent à investir dans de nouvelles activités formation professionnelle, recherche d’activités rémunérées. Elles mettent toutes aussi en avant l’importance maintenant » de penser à elle et plus seulement aux autres. Certaines profitent des crises dans le couple pour obtenir un rééquilibrage des différentes activités et un nouveau partage des tâches domestiques et parentales avec presque toujours l’obtention d’un temps pour soi », non négocié quelques années auparavant. 55Le nombre d’enfants, les âges des enfants, l’écart d’âge entre les enfants sont autant d’éléments qui vont jouer un rôle important dans l’investissement des femmes au foyer car ils vont déterminer le temps que les femmes peuvent consacrer à des activités externes au foyer. La charge d’enfants en bas âge avant l’entrée en primaire freine les femmes par rapport aux différentes activités. Toutefois, nous avons pu constater que les mères de familles nombreuses lâchent du lest » par rapport à leur cadet là où elles s’interdisaient des activités externes avec les aînés, elles vont se les permettre avec l’enfant suivant dès que celui-ci entre en maternelle voire avant, ayant acquis avec l’expérience une certaine sérénité par rapport à la gestion de leurs temps d’absence auprès de leurs enfants. L’employabilité des femmes au foyer bien réelle et pourtant peu visible 56Notre recherche s’intéressait aux femmes qui veulent retourner sur le marché du travail ou qui viennent de retrouver un emploi. Ce qui nous a frappées au terme des interviews est le peu de mobilisation dans la recherche d’emploi, par les femmes et leurs accompagnateurs, des compétences acquises pendant leur période de retrait du marché du travail. Pourtant, il nous semblait que ces activités étaient susceptibles d’être valorisées sous la forme de compétences et de capacités d’adaptation personnelles mobilisables pour la recherche d’emploi. C’est un peu comme si les seules compétences valorisées étaient les tâches parentales et familiales avec, pour les moins diplômées d’entre elles, un retour presque prédéterminé dans des métiers de services de proximité garde d’enfants, nettoyage et soins aux personnes. 57Les entretiens ont mis en évidence la difficulté de mettre en avant ces compétences acquises. Cette difficulté est en réalité double d’une part, les femmes elles-mêmes ne sont pas conscientes que leurs compétences peuvent être valorisées sur le marché de l’emploi, parce qu’officiellement les activités qui leur ont permis d’acquérir ces compétences ne sont pas reconnues ni comptabilisées par exemple, en matière d’organisation d’événements comme les fêtes à l’école de leurs enfants. D’autre part, l’entourage, les conseillers en orientation professionnelle ainsi que les employeurs ont tendance à faire peu de cas d’un CV construit au départ sur des compétences acquises en dehors du marché du travail formel. Une telle attitude les renvoie dès lors au diplôme qu’elles ont acquis, il y a parfois plus de vingt ans, à un métier qu’elles n’ont plus exercé depuis longtemps, voire jamais. Pourtant, les femmes au foyer qui ont retrouvé du travail soulignent que ce n’est pas sur la base de leur diplôme initial qu’elles peuvent le mieux se vendre » sur le marché du travail, même si celui-ci assure un certain niveau » et peut être un prérequis. En effet, elles sont alors en concurrence avec des jeunes ayant le même diplôme mais qu’elles ont obtenu beaucoup plus récemment, voire un diplôme plus élevé, ainsi qu’éventuellement une expérience professionnelle récente. Par contre, celles qui ont eu le réflexe de mettre en évidence les compétences acquises pendant leur période au foyer ont pu, lorsqu’une rencontre en face à face était possible avec l’employeur, faire la différence. Ceci nous amène à plaider pour un réel dispositif de validation des compétences auprès des femmes au foyer qui veulent réintégrer le marché du travail. Il pourrait s’articuler autour de différents axes Les compétences mobilisées dans la sphère familiale soins de puériculture aux petits enfants, compétences pédagogiques liées aux activités d’éveil et au suivi des devoirs, compétences liées à la confection des repas, dans certains cas aux activités de jardinage et d’entretien d’un potager, compétences liées à la gestion du budget familial. Les compétences mobilisées dans la sphère du bénévolat informel accompagnement de personnes malades ou handicapées, accompagnement des personnes en fin de vie, accueil de l’enfant, etc. Les compétences mobilisées dans la sphère du bénévolat formel tenue de livres de compte, comptabilité, vente, promotion de produits ou de services, bureautique, accueil de personnes en difficulté, accueil de clients » d’une association, organisation d’événements, organisation ou dispense de formations, etc. Les compétences mobilisées dans la sphère des activités occasionnelles souvent techniques de vente, restauration, aide aux personnes, activités ménagères mais aussi traductions, vente par Internet, création de sites. Les compétences mobilisées dans la sphère des activités créatives activités artistiques, massages et soins du corps, bien-être, informatique création de sites, utilisation d’outils comme Photoshop, etc.. Les compétences mobilisées en tant que conjointe aidante accueil des clients, comptabilité, bureautique. Faire le bilan de ces compétences et proposer, du moins pour une partie de celles-ci, des mécanismes de validation qui leur permettraient d’entreprendre une formation complémentaire de manière allégée » dans les domaines de l’accueil de l’enfant, de l’enseignement, de la gestion, du secrétariat, des métiers de la restauration, des métiers d’aide aux personnes, notamment constituerait un tremplin non négligeable vers l’emploi. ** * 58Les femmes au foyer » que nous avons rencontrées n’avaient pas ce statut comme projet de vie et ne désiraient pas le conserver. Au-delà des nombreuses activités qu’elles déploient au foyer », ces femmes répertoriées comme inactives » au regard du marché de l’emploi s’investissent pendant leur période de retrait du marché du travail dans les écoles, dans les comités de quartier, dans les associations bénévoles. Elles développent également des activités artistiques, de service à autrui ou même de production de biens et services. Autrement dit, les femmes dites au foyer » sont loin d’être des inactives », mais sont au contraire extrêmement actives dans la sphère privée bien entendu, mais aussi dans la sphère sociale et dans une sphère que nous pourrions qualifier de paraprofessionnelle », que notre recherche a contribué à mettre au jour. 59Nous pouvons conclure qu’être femme au foyer n’est pas automatiquement être une femme coupée du monde extérieur et du monde du travail en particulier. Les contacts et passerelles existent et les frontières sont poreuses des femmes au foyer exercent des activités occasionnelles, des activités quasi indépendantes, font des allers-retours sur le marché de l’emploi. En outre, les activités qu’elles développent sont traversées par des logiques d’action qui sont également celles que l’on retrouve dans le monde du travail. Il est donc important de rendre visible ces différentes activités méconnues et de permettre notamment ainsi à celles qui les ont développées de les valoriser sur le marché de l’emploi. Cette démarche de valorisation sera bénéfique tant les femmes concernées et leur famille que pour les entreprises à la recherche de personnes dotées de compétences utiles. Vous êtes en train de postuler et ça coince au moment de fournir des références? Ne vous en faites pas, il existe mille et une façons de contourner le manque de références, surtout en pleine pénurie de main-d’œuvre – les employeurs s’arrachent les perles rares comme vous! Dans ce billet, nous vous donnerons des trucs de pro pour vous aider à briller, même sans références. De la création d’un portefeuille à l’établissement d’un solide réseau de contacts en passant par nos autres suggestions, gageons que vous y trouverez quelque chose d’utile. Allons-y! 1. Ne mentionnez pas les références dans votre CV C’est quoi la première chose à faire si vous n’avez pas de références? Ne pas en parler! Lorsque vient le moment de rédiger leur CV, les chercheurs d’emploi inexpérimentés sont souvent obsédés par l’idée qu’il faut immédiatement fournir trois références. Croyez-le ou non, rien ne vous oblige à mentionner les références dans votre CV. Malgré ce que certaines personnes vous diront, c’est tout à fait superflu. De toute manière, ces informations sont souvent ignorées dans les premières étapes du processus d’embauche; généralement, les responsables du recrutement ne s’y intéressent qu’à la fin et vous les demandent en temps et lieu. Vous avez donc amplement le temps de démontrer votre valeur autrement. En plus, certains emplois généralement des emplois de débutant ou des postes à pourvoir d’urgence n’exigent aucune expérience ni références! Bref, n’en parlez pas dans votre CV. Comme on le dit on verra rendus là. Ne vous cassez pas la tête avec les références avant qu’on ne vous les demande. 2. Utilisez d’autres types de références Les références peuvent prendre diverses formes – il n’y a pas que votre réseau professionnel qui peut vous aider, votre réseau personnel aussi! Si vous n’avez pas de références professionnelles, vous avez d’autres avenues. Vous connaissez probablement plein de gens qui peuvent témoigner de votre expérience, de vos compétences, de votre valeur, de votre intégrité et de votre fiabilité. Et ultimement, c’est de ça que les employeurs s’informent auprès de vos références. Demandez au responsable du recrutement si les références suivantes peuvent convenir Références scolaires ­– Vos professeurs, vos mentors et vos pairs peuvent témoigner de votre aptitude à travailler. Références de caractère – Les entraîneurs, les leaders religieux et autres personnes qui vous ont vu à l’œuvre dans un contexte non professionnel voudront fort probablement vous aider à trouver un emploi! Références quasi professionnelles – Pensez-y vous avez probablement travaillé » pour diverses personnes, notamment si vous avez fait du bénévolat ou si vous avez aidé vos voisins à tondre leur gazon ou déneiger leur entrée! Lorsque vient le temps de trouver des références, n’hésitez pas à ratisser large. Vous pourriez être surpris du résultat! Si le responsable du recrutement accepte ce genre de références, le tour est réglé! 3. Expliquer pourquoi vous n’avez pas de références Il existe de nombreuses raisons de ne pas avoir de références. Les femmes au foyer, les nouveaux diplômés, les nouveaux arrivants et les anciens travailleurs autonomes en savent quelque chose. Soyez franc, et votre interlocuteur pourrait se montrer plus compréhensif que vous ne le pensez. Mais si le responsable du recrutement insiste pour obtenir une référence, vous pourriez devoir faire preuve de créativité. Si vous avez été pigiste pendant des années, vous pouvez montrer les témoignages que vos clients ont laissés sur votre site Web ou votre compte LinkedIn. Si vous venez tout juste d’arriver au pays, vous pouvez demander à vos références de fournir une lettre de recommandation afin d’éviter au responsable du recrutement d’avoir à contacter quelqu’un dans un pays étranger. Si vous êtes mère au foyer, demandez aux autres parents de vanter vos talents d’organisatrice de tournois de soccer ou de fêtes d’anniversaire. Ces références sont mieux que rien, mais gardez en tête qu’aux yeux des responsables du recrutement, elles n’ont peut-être pas la même valeur que les références professionnelles traditionnelles. Faites de votre mieux pour démontrer votre valeur dès le début du processus, bien avant l’étape des références. Si vous passez votre entrevue haut la main en vous démarquant dès le départ, l’employeur est plus susceptible de passer outre le manque de références. 4. Créez un portefeuille et montrez votre sens de l’initiative Si vous n’avez absolument aucune référence à fournir, vous devrez sortir des sentiers battus si vous voulez démontrer que vous la personne idéale pour le poste. Les certificats de formation sont aussi une excellente manière de démontrer votre sérieux en prouvant que vous ajoutez activement des cordes à votre arc dans vos temps libres, vous faites preuve d’initiative et montrez que vous êtes capable d’apprendre par vous-même – deux qualités universellement prisées. Vous pourriez même avoir déjà réalisé des projets pertinents pour l’emploi dans vos temps libres! Si vous postulez pour un poste de programmeuse, par exemple, vous pouvez montrer le site Web que vous avez bâti pendant vos études; si vous aspirez à devenir rédacteur, vous pouvez fournir vos chroniques publiées ou non! à titre d’exemple. Votre portefeuille peut potentiellement épater votre futur employeur. L’important, c’est de mettre de l’avant vos forces, votre sens de l’initiative, votre passion et vos réalisations! 5. Réseautez Tout le monde le sait, en 2022, le réseautage est un volet essentiel de la recherche d’emploi. Si vous n’avez personne qui peut vous servir de référence professionnelle, faites-vous de nouveaux contacts! Le réseautage virtuel, c’est un jeu d’enfant il suffit de se créer un compte LinkedIn c’est gratuit! pour pouvoir explorer des groupes de tous les secteurs d’activité imaginables et communiquer avec des professionnels des quatre coins du monde. Si vous n’êtes pas très présent sur LinkedIn et les autres réseaux sociaux, c’est le moment de changer ça. Vous pouvez vous créer une réputation très respectable en publiant du contenu intéressant et des opinions éclairantes, ce qui montrera aux employeurs que votre métier vous passionne et que vous côtoyez d’autres professionnels pour apprendre d’eux. Maintenant que vous savez comment vous débrouiller sans références, il est temps de mettre ces cinq astuces en pratique. Plus vous vous y prenez d’avance, moins vous vous casserez la tête lorsque l’employeur vous demandera vos références. Et pour d’autres conseils professionnels du même genre, lisez notre blogue pour chercheurs d’emploi!

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